Ruisseau de l'Archevêque
Ruisseau de l'Archevêque | |
Le ruisseau, dénommé par erreur « Cher » sur un dessin de 1699[1]. | |
Caractéristiques | |
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Bassin collecteur | la Loire |
Géographie | |
Pays traversés | France |
Département | Indre-et-Loire |
Régions traversées | Centre-Val de Loire |
Principales localités | Saint-Pierre-des-Corps, Tours |
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Le ruisseau de l'Archevêque est un ancien petit cours d'eau serpentant dans la varenne de Tours avec une direction générale de l'est vers l'ouest.
Au XXIe siècle plus aucune section n'apparaît à l'air libre ; busé et intégré au réseau de collecte des eaux pluviales de la ville et il est, selon les secteurs, soit comblé, soit neutralisé, soit encore en fonctionnement comme collecteur.
Parcours[modifier | modifier le code]
La varenne de Tours, plaine alluviale s'étendant entre la Loire au nord et le Cher au sud à l'approche de leur confluent, est parcourue de légères dépressions orientées est-ouest. Le ruisseau de l'Archevêque a établi son lit dans l'une d'entre elles[2], caractérisée par une épaisseur de la strate alluvionnaire de comblement de la dépression plus importante qu'alentour[3] ; il ne semble pas s'agir d'un bras de la Loire ou du Cher[4]. Sa formation pourrait remonter à la jonction entre le Tardiglaciaire et l'Holocène[5].
Compte tenu de l'imprécision sur la localisation de sa source, sa longueur initiale est estimée à environ 4,8 km et à 5,5 km après prolongement[6].
Le ruisseau prend sa source dans le quartier de la Feuillarde, dans la partie méridionale de Saint-Pierre-des-Corps[7]. Remontant au nord-ouest, il passe au niveau du centre commercial des Atlantes. Au-delà, le ruisseau entre sur le territoire de Tours.
Il prend ensuite la direction de l'ouest, passe au niveau d'une ancienne zone marécageuse qui sera aménagée en jardin des Prébendes d'Oé[8] pour se jeter dans le ruau Saint-Anne, cet ancien chenal reliant la Loire au Cher (à l'emplacement du jardin botanique de Tours)[9].
Après le comblement du ruau Saint-Anne, le ruisseau de l'Archevêque est prolongé vers le sud (sous le moderne boulevard Tonnellé) pour se jeter dans le Cher au niveau de Saint-François[9].
Histoire[modifier | modifier le code]
Son nom lui vient sans doute de ce qu'au Moyen Âge il traverse nombre de terrains propriété de l'archevêque de Tours[10].
D'anciennes cartes de Tours, notamment celle dite de Siette, en 1619, montrent le ruisseau de l'Archevêque entièrement à l'air libre, et les voies qui quittent la ville en direction du sud le franchissent sur des ponts. C'est encore le cas en 1862[11].
Les travaux d'urbanisation de la varenne de Tours entraînent de profonds bouleversements dans l'entretien et l'aménagement du ruisseau[12]. Le creusement du canal de jonction du Cher à la Loire (1824-1829) nécessite la mise en place d'un dispositif de franchissement par siphon. La création du jardin des Prébendes d'Oé (1872-1873) entraîne le busage d'un tronçon du ruisseau, mais ses eaux sont partiellement détournées pour alimenter les pièces d'eau du jardin ; ce dispositif ne dure pas en raison des plaintes pour insalubrité de la part des riverains[13]. Après l'assèchement et le comblement du ruau Sainte-Anne au milieu du XIXe siècle, les eaux du ruisseau de l'Archevêque sont dirigées vers le sud et le Cher, en empruntant l'itinéraire du boulevard Tonnellé moderne[14]. Par tronçons successifs, le ruisseau est progressivement busé à partir de 1880[15].
Depuis le XXe siècle, le ruisseau de l'Archevêque est relié au réseau de collecte des eaux pluviales et les propriétaires des parcelles traversées ont interdiction de le couper[16]. Il est intégralement souterrain, et plusieurs de ses tronçons ont été comblés, mais il subsiste encore entre l'avenue de Grammont et la rue George-Sand ainsi qu'à son débouché dans le Cher là où le dernier secteur à l'air libre, entre Saint-François et le Cher, a été couvert en 1990[17].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Collectif, Sainte-Marie de Beaumont lès Tours, abbaye Royale : des moniales bénédictines en Touraine (1002-1790) : exposition temporaire du 1er au , Tours, École d'application du Train, , 17 p., p. 7.
- Morin et al. 2013, p. 375.
- Morin et al. 2013, p. 380.
- Morin et al. 2013, p. 372.
- Morin et al. 2013, p. 388.
- Couderc 1990, p. 72.
- Couderc 1990, p. 73.
- Couderc 1990, p. 74-75.
- Couderc 1990, p. 75.
- Audin 2013, p. 17.
- Audin 2013, p. 18.
- Magali Basset, « Et au milieu de Tours coulait une rivière », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (lire en ligne).
- Audin 2013, p. 19.
- Audin 2013, p. 21.
- Audin 2013, p. 14.
- Évelyne Ballanger, « Le ruisseau de l'Archevêque serpente toujours sous la ville », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (lire en ligne).
- Couderc 1990, p. 76.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Pierre Audin, « La varenne de Tours et ses ruisseaux », Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, t. XXVI, , p. 1-31 (lire en ligne).
- Jean-Marie Couderc, La Touraine insolite : deuxième série, Chambray-lès-Tours, CLD, , 235 p. (ISBN 2-8544-3211-8), p. 72-76.
- Eymeric Morin, Xavier Rodier, Amélie Laurent-Dehecq et Jean-Jacques Macaire, « Évolution morphologique et sédimentaire de la plaine alluviale d’un espace urbanisé (Tours, Indre-et-Loire, France) », Revue archéologique du Centre de la France, t. LII « Varia », , p. 367-400 (lire en ligne).